Nous souffrons, paraît-il, d'un excès, d'une prolifération
d'images : corps soumis à des modèles hygiéniques, politique
«spectaculaire», irradiation permanente de notre vie quotidienne
par la publicité, «réalités virtuelles», etc. Mais s'agit-il
encore d'images ? Rien n'est moins certain, car une image
convoque toujours un dehors, ce qu'elle présente au regard
est toujours comme en dehors d'elle-même. Or, notre époque
ne souffre-t-elle pas, précisément, d'un manque de dehors ?
Il nous faut réinterroger toutes les catégories qui ont servi à
définir ce qu'est l'image afin de répondre à ces questions :
qu'est-il arrivé aux images lorsque le Capital s'est substitué
à Dieu et à l'État ? Sont-elles devenues athéologiques et
apolitiques ? Quels rapports se nouent entre les «réalités virtuelles»
et le régime d'immanence sans dehors que construit
notre capitalisme hyperspectaculaire ? Quelle politique, quel
art seraient capables de s'y opposer ?
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