14-18 : l'île d'Yeu entre vie quotidienne et guerre sous-marine
Quand éclate la guerre de 1914-1918, l'île d'Yeu est loin des champs de bataille. Une distance qui fait de la citadelle de Pierre-Levée un endroit idéal pour l'établissement d'un camp d'internement des ressortissants des pays ennemis. Des « indésirables » avec lesquels la population va devoir apprendre à vivre au quotidien, non sans tensions.
Mais à partir de 1916, c'est du côté do la mer que vient désormais l'ennemi : au large de l'île, mines et sous-marins allemands perturbent la pêche et les convois de commerce ; explosions et naufrages cadensent les saisons. Des chalutiers sont coulés comme le Saint-Jacques ou la Jeanne-Mathilde, la baleinière des rescapés de l'Ymer, le cargo grec Katina, le Sequana avec ses tirailleurs sénégalais... « Nous voyons désormais à l'île d'Yeu des gens de tous les pays et de toutes les couleurs », raconte une insulaire. Le maire, l'administration maritime, mais aussi la population s'organisent pour secourir tous ces naufragés.
En s'appuyant sur une documentation riche et variée, Jean-François Henry nous fait partager l'enthousiasme des premiers mois, puis, au rythme des télégrammes porteurs de mauvaises nouvelles, le découragement qui s'installe malgré le fort soutien des prêtres sur une île où la foi est encore très enracinée, le tout sur fond d'explosions des mines qui menacent ceux qui s'aventurent en mer.
Un regard original sur la Grande Guerre.
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