Dans ces plus de deux cents pages de vers libres et aériens, le lecteur circulera avec aisance entre monde des morts et des vivants, squelettes encore verts et filles bien en chair, monde du rêve et de l'éveil, fantaisie burlesque et cauchemar. Avec le narrateur, il traverse le temps vécu, tout à tour familial et mondain ; marche, danse, court, nage, vole presque : « La brise gonfle mon pantalon je marche en suspension ».
Mais ici l'on aime aussi et tue, poursuit et fuit, en bateau, vélo, car, ou train ; dialoguant au passage avec divers autres pittoresques auxquels on s'adresse, répond, qui s'apitoient, qu'on écoute ou réprimande. Et l'on slalome de ligne en ligne comme au long d'une partition musicale, dirigé vers le ciel pur du Nord et ses « marbrures roses écharpées de nuées » ; même si « je n'imaginais pas le nord si loin »...
Mais attention, tout ce qui est dit ici a été vécu ou rêvé : un vrai poète n'invente rien.
Prenez donc votre souffle pour suivre ce nouveau Monsieur K pressé de nos temps post-modernes accélérés. Il étourdit et ravit par le rythme free jazz de sa course alerte, et par la familiarité vive de ses notations, qui piétine avec jubilation toute pompe désuète pseudo-poétique.
Âmes compassées s'abstenir : ce récit est un courant d'air, mi-blizzard mi-sirocco, qui saisit en raccourci, à partir du chatoiement de ses péripéties propres, l'errance et la quête de tout un chacun, rappelé, avec un sourire poli mais exigeant, à revenir d'urgence à lui-même.
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