Il suivit un sentier en direction du sud. Des prés à perte de vue, dont le vert pâle ne rappelait que de très loin les grasses prairies d'Europe centrale, mais visiblement les moutons ne s'en plaignaient pas. Il croisa de grands troupeaux, mais pas de berger. Il le vit plus tard (un homme encore jeune, vêtu d'une pèlerine brune), et ils se saluèrent. Plus loin, des falaises abruptes se dressaient sur la droite. Se trouvait-il donc déjà dans la région rocailleuse au coeur de laquelle se dressait la Montagne d'Élie ? Il n'avait pas vu de champs depuis un bon moment, et l'herbe dans les prairies se faisait de plus en plus rare. Seuls les chardons et les plantes aromatiques parvenaient à survivre au milieu de la rocaille. Il se félicitait d'avoir gardé ses sandales. Le sentier serpentait à travers ces masses rocheuses, paysage inhospitalier, comme né d'un glissement de terrain. Il se perdit plusieurs fois, retrouvant son chemin après quelques menus détours. Personne à qui demander de l'aide.
Patmos. L'île grecque est devenue refuge pour Bruno qui tente d'y reprendre ses esprits suite à sa rupture avec Anne. Il parcourt ses paysages, s'installe à l'une des tables du kafenion, lit et écrit dans sa chambre d'hôtel austère. Ce qu'il observe se mêle à ses réflexions, à ses rêves (ou cauchemars), à ses souvenirs, jusqu'au moment où l'amitié qui le lie à Jorgos le ramène peu à peu aux réalités d'une vie simple.
Mosaïque se dessinant page après page, tantôt à la première, tantôt à la troisième personne, ce récit est celui d'une rencontre avec soi rendant possible un nouveau départ. Il est aussi une représentation des relations amoureuses du couple, avec toutes ses fêlures et ses contradictions.
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