Lettres | Françaises
L'idylle au XIXe siècle : fin d'un genre ? Comment « chanter les bergers et les bois [...] sous le règne des machines à vapeurs et des chemins de fer », demande Jules Janin en 1832. « Fin de l'Idylle », renchérit Rimbaud en 1872, à la fin de « Michel et Christine ».
Et pourtant - au carrefour de la théorie des genres, de l'histoire littéraire et de l'herméneutique, ce livre entreprend de réviser le lieu commun selon lequel l'idylle ne serait plus, après André Chénier, qu'un ensemble de clichés fades et définitivement anachroniques. Il élabore une pensée complexe de la notion, en montrant qu'elle articule l'héritage rhétorique, historique et philosophique des siècles passés avec le nouveau paradigme psychologique issu de la révolution romantique, et qu'elle offre, de ce fait, un point de vue privilégié sur l'avènement de la littérature moderne.
Cet ouvrage propose non seulement un panorama synthétique des évolutions du genre, mais encore des relectures approfondies d'oeuvres majeures d'Hugo, Nerval, Baudelaire, Mallarmé, Balzac et Zola, frayant ainsi un chemin original à travers la littérature française du XIXe siècle - où l'on découvre que l'enfant, l'humble des villes et le touriste en vacances sont les avatars de l'antique berger ; que le terroir, la terre natale et le jardin le plus pauvre peuvent figurer la moderne Arcadie ; où l'on comprend, enfin, que les voix les plus désespérées du siècle s'obstinent à désirer encore une forme de joie, conquise sur le néant.
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