Ce livre prend appui sur les analyses logiques et ludiques de
Lewis Carroll pour souligner le caractère fictif et labyrinthique
de l'identité. Contre le sophisme du particularisme
culturel, ce livre place l'identité dans une réflexion sur la
frontière, en abandonnant les crampes mentales que donne
la notion d'appartenance unique. Comment mettre en avant
les observations et les expériences plutôt que les convictions
et les jugements expéditifs ? Cette question, mise en évidence
par des philosophes empiristes comme David Hume
ou des logiciens comme Bertrand Russell, sert de pivot pour
substituer au débat idéologique contemporain sur l'identité,
les constructions fictives des philosophes, des constructions
rationnelles qui prennent le relais des anciennes épopées
pour penser le mien bien plus que le moi.
L'identité comme fable philosophique repose sur le réseau
sémantique des emprunts et des métamorphoses. C'est une
notion qui nous permet de refaire le lien avec la puissance
onirique d'un personnage comme Alice dans Les aventures
d'Alice au pays des merveilles. L'enseignement des songes
d'une part, les exigences du droit d'autre part sont un antidote
aux crispations identitaires.
L'exemple de la culture arabo-musulmane sert de mise à
l'épreuve des thèses présentées ici. Cette culture, loin d'être
enfermée dans une spécificité, est par bien des aspects
- pensons à Averroès - le fonds anonyme de la culture européenne
de la Renaissance du XVIe siècle et de celle des
Lumières du XVIIIe siècle. Comparer sans égaler les productions
culturelles est une activité qui aide à comprendre
comment s'inscrivent dans la vulnérabilité des corps l'exil,
l'accent, la voix : autant d'expressions flottantes de l'identité.
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