Le De visione Dei, ou De icona, a été composé entre le 14 septembre et le 23 octobre 1453. Ce traité, l'oeuvre la plus belle du Cusain, est né à l'occasion d'une controverse sur le rapport entre la connaissance et l'amour dans l'union à Dieu, qui portait sur l'interprétation de la théologie mystique de Denys l'Aréopagite. Né d'un problème précis, il soulève une question essentielle et rendue actuelle par l'oeuvre d'Emmanuel Levinas : quelle est la nature de la relation d'un visage face à un autre ?
Dans l'église de Saint-Pierre-aux-Liens, à Rome, dont le Cardinal était titulaire, en face du Moïse de Michel-Ange, se dresse le tombeau de Nicolas de Cues. Un bas-relief le représente, en attitude d'humble soumission devant saint Pierre désenchaîné par un ange, à genoux, les mains jointes, le chapeau de cardinal à terre. On peut y contempler le portrait de ce serviteur de l'Église, surnommé l'« Hercule du pape Eugène IV ».
Nicolas de Cues est l'auteur d'une oeuvre remarquable. Celle-ci fait l'objet d'un regain d'intérêt auprès de chercheurs de plus en plus nombreux. Difficile à classer, le philosophe mosellan - parmi les plus profonds - se situe à la frontière du Moyen Âge et de la Renaissance. Principal héritier de Maître Eckhart, il prolonge le passé par son rattachement au néoplatonisme et annonce les idées nouvelles par ses théories audacieuses. Il faut voir en lui un philosophe de transition, un « passeur ».
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