Dans les années 1820, Fékisi, jeune vacher d'un village du Lesotho - petit
pays enclavé dans l'Afrique du Sud -, refusant les moeurs dépravées des siens,
part vers l'Est, pays d'origine de son peuple, les Basotho, en quête du soleil
levant et d'un dieu salvateur. Après de multiples aventures, narrées avec talent
par le futur auteur de Chaka, il rencontre des étrangers et s'embarque avec eux
pour un pays inconnu, où il connaît une expérience mystique.
Mais Fékisi n'est pas pour autant un converti naïf : il n'omet pas, avant
de dire adieu à sa patrie, de chanter les louanges de ses vaches, les «dieux
au nez humide» des Basotho, et l'on peut difficilement voir dans les
éloges superbes qu'il leur adresse un refus radical du monde africain...
Moeti oa Bochabela, traduit ici par L'homme qui marchait vers le soleil levant,
est probablement le premier roman écrit en Afrique et publié dans une langue,
le sesotho, parlée au Lesotho et dans une grande partie de l'Afrique du sud.
«Cet ouvrage d'imagination absolument original» est aussi l'expression
d'une transformation spirituelle : Fékisi est en route vers une africanisation
du christianisme. Traduit par Victor Ellenberger en 1950 mais encore inédit
en France, sa publication fait suite aux deux traductions du sesotho déja
publiées par les éditions confluences, Au temps des cannibales et Dans les
cavernes sombres (Bordeaux, 2000).
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