L'Homme en contexte
Alors que de notre naissance à notre mort, nous sommes immergés dans notre contexte, celui-ci reste le grand oublié des théories morales. Aux yeux de la philosophie, le contexte a toujours été inessentiel : il a même toujours été ce dont les grands principes devaient être épurés, s'ils devaient prétendre à une quelconque validité.
Or, la contextualité est notre première condition. Si donc, pour établir une théorie morale, nous ne voulons pas partir de principes abstraits mais de l'expérience des acteurs, c'est de cette contextualité qu'il faut commencer. Ainsi, on voit que l'oubli du contexte par la théorie morale apporte simultanément l'oubli de l'expérience morale, telle qu'elle est vécue par les acteurs eux-mêmes. Car le contexte est la première source de leur expérience morale, pour laquelle il constitue d'abord un pôle de confiance.
Mais les acteurs peuvent aussi critiquer le contexte. L'originalité du contextualisme défendu par Mark Hunyadi est de montrer que les acteurs trouvent dans leur contexte même toutes les ressources pour le critiquer, en totalité ou en partie. Les critères de la critique sont toujours déjà là. « Le contexte donne tout, y compris la puissance de le critiquer. »
Voilà une leçon difficile à entendre pour des oreilles érodées par 2 500 ans de platonico-kantisme, c'est-à-dire d'épuration éthique voulant se préserver de toute contamination contextuelle. Telle est pourtant la leçon, aux conséquences de vaste portée, de L'Homme en contexte.
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