Jean-François Mattéï n'a cessé, depuis sa thèse sur "La fondation de l'ontologie platonicienne", de poursuivre ses recherches sur "le fondement prémétaphysique de la métaphysique".
Dans ce voyage philosophique, il a toujours cheminé en compagnie de Platon, de Heidegger, d'Hannah Arendt, d'Albert Camus et de Jan Patocka – et, surtout, de leurs concepts ou sensibilités face au monde moderne.
Ces recherches l'ont amené, de proche en proche, à se quereller avec les tenants de "l'anti-humanisme" contemporain qui, fidèles à la leçon de Michel Foucault, ont cru devoir diagnostiquer "la mort de l'homme".
Pour Mattéi, disciple en cela d'Albert Camus (dont il partage la naissance oranaise), l'humanisme n'a pas dit son dernier mot, au contraire, et à condition de ne pas réduire cet impératif éthique à un vague bouillon de bons sentiments.
Dans ce dernier ouvrage – qu'il avait d'abord voulu intituler: "Essai sur la destruction de l'homme"- il revient donc sur les "idéologies de la mort de l'homme" et entend les combattre à partir de Camus et de Platon.
Le titre ultime de son livre fait d'ailleurs écho à "L'homme révolté" de Camus.
Testament philosophique, ce livre est fidèle à ce qu'était Jean-François Mattéï : un homme bon, un ami de la vie, un tenant de "la morale à hauteur d'homme", sans doute jugé avec une sévérité excessive par les "gauchistes" philosophiques, mais proche de son lecteur, et styliste de grand talent.
Une préface admirable de Raphaël Enthoven replace ce livre dans son contexte historique et philosophique.
De plus, le préfacier défendra dans les média la mémoire de son professeur et ami.
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