« Parmi les spectres qui hantent l'histoire de l'art, celui de la fin de l'Histoire est des plus insaisissables, tant sont innombrables les formes prises, différents les enjeux, antagoniques les réponses. S'y ajoute une multiplicité des essences, alors que si l'essence de l'art, de l'histoire de l'art et de l'Histoire est apparue dans la lumière de l'évidence, la démultiplication aurait dû s'évanouir d'elle-même. Outre que la fin de l'Histoire n'en finit pas de finir, alors que sa supposée essence est trouvée, on bute sur une contradiction d'ordre définitionnelle pour la fin de l'art : il existe plusieurs achèvements pour le même concept, impliquant qu'il existe soit plusieurs Histoires accompagnées de leurs diverses fins, soit une seule et même Histoire qui se termine plusieurs fois et différemment, donc plusieurs morts... et renaissances. »
Depuis bien longtemps philosophes et historiens de l'art, essentiellement en Occident, ont réfléchi sur une même problématique : la fin de l'histoire, et la fin de l'art. Ces deux moments ne sont pas toujours traités ensemble, mais ils ne peuvent être pensés séparément, même s'il faut les distinguer. De nombreux auteurs ont d'ailleurs souvent compris et interprété l'un par l'autre.
Le présent volume propose un parcours de ces « fins » de l'histoire et de l'art, dans leur interrelation, de la Préhistoire à nos jours, en s'intéressant aux principaux auteurs que sont Pline l'Ancien, Johann Winckelmann, Hegel, Alexandre Kojève, Lévi-Strauss, Danto, Baudrillard, Francis Fukuyama, Vilém Flusser, parmi bien d'autres qui, pour des raisons différentes, ont décrété la fin de l'histoire et/ou la fin de l'art.
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