Cet ouvrage fait le point sur les travaux réalisés en matière d'histoire de la justice française contemporaine (1789-2000) pendant les trois dernières décennies. Il souligne l'essor récent et important de la recherche en ce domaine, en liaison avec la montée en puissance du pouvoir judiciaire dans la société actuelle et les nouvelles préoccupations des historiens, plus sensibles aux marginalités, aux rapports sociaux et aux conflits.
L'analyse de plusieurs milliers d'articles, communications et ouvrages parus sur la question, permet de souligner les acquis : histoire de la criminalité, histoire des prisons et des pénalités, histoire des répressions politiques, histoire du personnel et des institutions judiciaires ont été très largement explorées.
Elle montre également que cette histoire de la justice s'est développée dans un contexte intellectuel et social qui a déterminé ses orientations et rend également compte de ses lacunes. Si les travaux sont très riches pour le XIXe siècle, particulièrement avant les années 1880, le premier XXe siècle reste largement à découvrir. L'exceptionnel et le spectaculaire ont souvent été privilégiés : on a plus étudié le pénal que le civil, le crime que le délit, la violence que le vol, la prison que l'amende, les juges notables que les juges de paix, les juridictions d'exception que les tribunaux de droit commun faisant le quotidien du travail de la justice.
La jeunesse de cette histoire de la justice explique l'aspect de conquête d'un «territoire» nouveau au détriment d'une réflexion sur les concepts et les problématiques permettant de mieux relier cette histoire à celle de la société française dans son ensemble : le livre plaide en faveur d'une approche plus globale de l'histoire de la justice.
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