Entre 1870 et 1914, alors que de grandes nations européennes sont en construction et que les révolutions secouent le continent, le théâtre fin-de-siècle affirme la continuité du drame historique romantique en contestant pourtant ses valeurs : l'héroïsme et la noblesse d'âme sont désormais suspects et invalidés, la scène européenne préfère les petits faits aux grands évènements et les faiblesses des grands hommes à leurs moments de gloire. On voit alors sur scène, chez Strindberg, Sardou, Rostand ou Wildenbruch, un Napoléon exilé et malheureux, une Théroigne de Méricourt devenue folle et humiliée, un duc d'Enghien ou un Aiglon qui manquent leur rendez-vous avec l'histoire. Ce théâtre produit une histoire parallèle et dissidente à la grande histoire, une revanche des « petits », des oubliés de l'évènementiel et interroge somme toute ce qui mérite d'être historique et de rester dans les mémoires.
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