« Il y avait autrefois un art de gouverner les hommes. Il n’y a plus aujourd’hui avec M. de Bismarck qu’un procédé pour les conduire. L’homme fatal poursuit son œuvre de guerre par des moyens toujours identiques, toujours trompeurs et, chose incroyable, provoquant les mêmes surprises et rencontrant les mêmes crédulités...
Après ses boutades de Francfort, son servilisme à Saint-Pétersbourg, ses méchants propos sur Paris, M. de Bismarck est appelé au Ministère en 1862.
Tout d’abord, avec son amour exclusif de la guerre, il s’occupe passionnément de l’organisation de l’armée. Et en même temps qu’il prépare ses forces militaires, il fait l’épreuve de son procédé de politique extérieure qui se résumera toujours par ce mot : la Fourberie. Il encourage secrètement l’insurrection polonaise tandis qu’il fait un traité avec la Russie pour l’écraser.
Puis il conclut une alliance avec l’Autriche pour broyer le pauvre Danemark. Nouvelle traîtrise, il pousse son allié à prendre possession du Lauenbourg, et, après un souper à Gastein, par-dessous la table il propose à l’ex-président de la Confédération germanique, le comte de Reichberg, l’achat de Lauenbourg pour 800 000 thalers, jouant son ancien supérieur à Francfort, déshonorant l’Autriche et prouvant aux petits États que la maison de Habsbourg peut les spolier pour de l’argent. Bon tour dont il se vante avec cynisme ! »
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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