De ses connaissances encyclopédiques nourries de lectures, de voyages, de fréquentations idéales, Guy Dumur, en honnête homme du XXe siècle, ne fait jamais tapage. Il ne peut vivre autrement que dans la proximité de la beauté, mais il ne s'enferme pas dans un illusoire retrait. Il est en prise avec la planète, la réalité le touche, le blesse parfois. Il est politique. C'est un homme poreux, réceptif à toutes les contradictions qui bousculent les êtres. Il les comprend, se garde de sévères jugements. Espère. Et réenchante le monde. Dix ans après sa mort, et alors qu'on relit ces feuillets épars, si divers, cette profusion de feuillets aujourd'hui en partie rassemblés, l'évidence s'impose. Celui qui ne voulut d'autre destin que d'être témoin de son temps mérite pleinement le beau nom d'écrivain.
Une œuvre s'est construite. Jour après jour. A notre insu. Il y a de la grandeur dans l'abnégation du journaliste, de la noblesse dans la servitude consentie du chroniqueur. Peu de livres mais beaucoup de pages. Des traces. Pas de preuves.
Armelle Héliot
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