« Que voulez-vous ? moi, j’ai donné ma vie / A ce dieu fainéant qu’on nomme fantaisie ». Ces paroles de Rafael Garuci, dandy-bouffon des Marrons du feu, illustrent parfaitement l’esthétique de Musset qui accorde l’imagination créatrice à l’inspiration du moment. Réceptif à la culture allemande (Jean Paul et Hoffmann) aussi bien qu’à celle de ses contemporains (Hugo, Nodier, Mérimée), le jeune poète expérimente des formes littéraires diverses et harmonise des tonalités variées. S’il badine en ses débuts avec le fantastique, il élève d’emblée la digression au rang d’art poétique ; il cultive le sens de la surprise comme Fantasio sa tulipe bleue. Pour décrire cet univers artistique singulier, la critique a choisi le terme « fantaisie », mot que Musset instille subtilement dans son œuvre, au point que « caprice et fantaisie » sont devenus indissociables du poète de Namouna et de son imagination créatrice. L’Eventail et le dandy invite à relire l’œuvre de l’enfant du siècle à la lumière de l’insolente fantaisie.
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