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Je suis condamnée à douze ans de prison. Le procès a duré six jours. L'enquête cinq ans. J'ai donc déjà exécuté cinq ans de prison. Seule. Dans une cellule de 5 m2, 1827 jours, 43 848 heures. Dans une cellule, où chaque heure a, inexorablement, 60 minutes, chaque minute, 60 secondes. Une, deux, trois, quatre, cinq secondes. Six, sept, huit, neuf, dix secondes, mille secondes, cent mille secondes. J'ai vécu, seule, en cellule, 157 852 800 secondes de solitude et de peur. Cela se hurle ! Ils me condamnent à en vivre encore 220 838 400. À en vivre ou à en mourir. Les premières lignes du récit de Lena Constante donnent le ton de ce livre extraordinaire. À quarante-et-un ans, en 1950, elle est arrêtée à Bucarest. Son seul tort : être l'amie de la femme d'un des principaux dirigeants communistes, Lucretiu Patrascanu, victime d'un procès de type stalinien. Lena Constante passera douze années dans les prisons et les pénitenciers du régime communiste, dont huit années seule, soumise à un régime spécial. Ce n'est qu'en 1977 qu'elle commencera à rédiger le récit de ces années-là, terminé en 1984. Comme elle avait choisi de rester en Roumanie, ce n'est qu'après la révolution de décembre 1989 qu'elle décide de le faire éditer, en France. Car elle a écrit directement en français, dans une langue remarquablement maîtrisée. L'extraordinaire de ce livre, c'est qu'il n'est pas le récit d'une détention, mais celui d'une évasion. Une évasion silencieuse, dans la tête, nourrie de poésie, de littérature et d'une farouche détermination. Face aux enquêteurs et aux garde-chiourme qui veulent la briser, elle conservera toujours sa dignité. C'est cette volonté de vivre, cette invraisemblable faculté de créer de vastes mondes imaginaires dans cet univers rétréci, qui rendent la lecture de ce texte, plus roman que témoignage, si prenante.