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Plus le monde menace de s'écrouler, plus il faut abreuver les populations de promesses exorbitantes. Tel est le rôle du transhumanisme, qui prétend nous « augmenter », nous doter de capacités faramineuses. Ces promesses sont autant de leurres, destinées à nous faire accepter l'artificialisation croissante de nos vies. Se détourner ? Cela n'est pas si simple. Le transhumanisme nous trompe parce qu'il joue en nous sur des ressorts puissants. Se donner une chance de désamorcer la fascination qu'il exerce, et le malheur qu'il propage, réclame de mettre au jour ce qui, dans nos façons de vivre et nos modes de pensée, nous rend si vulnérables à ses illusions. Olivier Rey est chercheur au CNRS, membre de l'IHPST, et enseigne la philosophie à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a publié deux romans, dont Après la chute (2014), et plusieurs essais, dont Itinéraire de l'égarement (2003), Une folle solitude. Le fantasme de l'homme auto-construit (2014), Une question de taille (2014), Quand le monde s'est fait nombre (2018). Leurre et malheur du transhumanisme a reçu le prix Jacques Ellul 2019.