C'est sous la protection de Pauline Viardot que Charles Gounod fait
ses premières armes de compositeur lyrique : en 1849, dix ans après
l'obtention du prix de Rome, la cantatrice lui ouvre les portes de
l'Opéra (avec la commande de Sapho) et celles de son cercle amical
(George Sand, Ivan Tourgueniev, Ary Scheffer, Henry Chorley).
La composition de Sapho occupe Gounod pendant plusieurs mois ;
Pauline Viardot - qui en tiendra le rôle-titre - est alors en tournée
européenne pour défendre les oeuvres de Meyerbeer. Elle installe le
compositeur auprès de sa famille à Courtavenel et suit l'avancée de
l'écriture de l'opéra au fil de leur correspondance. Si le mariage de
Gounod (mai 1852) jette un froid durable entre les deux artistes, leur
amitié renait cependant au cours des années 1860 et leurs échanges
se prolongent jusqu'à la mort de Charles Gounod (1893). Bien que
les éléments de cette correspondance parvenus jusqu'à nous soient
presque tous de la main du compositeur, leur édition critique par
une spécialiste de Pauline Viardot permet au lecteur d'approcher les
multiples facettes du duo Gounod-Viardot.
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