C'est Ezra Pound qui, le premier, établit en 1917 un choix dans la correspondance de J.B. Yeats. John McGahern s'attela à une nouvelle sélection car il avait eu depuis longtemps une prédilection pour cette correspondance dont un second choix avait été publié du vivant de l'auteur. Préparé pour les éditions Corti, le livre fut publié en 1999 par Faber and Faber.
L'intérêt des lettres, transcrites en 1944 par Joseph Hone, dépasse de loin l'anecdote d'un échange entre un père et son fils - même célèbre et nobel. Elles témoignent d'une sensibilité hors du commun, d'une vision artistique - tant picturale que littéraire - très originale.
Nous comprenons mieux ainsi les formes et l'ampleur du mouvement de la Renaissance Celte avec ses ancêtres - Oscar Wilde -, et ses ténors - Lady Gregory, Synge.
Admiré par Browning et Rossetti, John Butler Yeats, par tempérament, remettait sans cesse son ouvrage sur le métier, proche en cela du Frenhofer du Chef-d'oeuvre inconnu de Balzac. Ce n'est qu'à soixante-deux ans qu'il devint célèbre mais demeura pauvre jusqu'à sa mort en 1922. Ce n'est pas un hasard si le titre d'une biographie anglaise récente est J.B.Y., le père prodigue.
Sa correspondance a, pour reprendre les termes de McGahern, de la profondeur, du charme, de la naïveté, de la passion. Par son aspect direct et intemporel elle lui a procuré au fil des années un plaisir intact que les relectures n'ont jamais terni.
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