Tant que l'État existe, il n'y a pas de liberté. Quand il y
aura la liberté, il n'y aura plus d'État. Ces mots ne sont
pas de Bakounine, ni de Malatesta, ni de Proudhon :
ils sont de Lénine, réfugié en Finlande à l'été 1917
avant le déclenchement de la révolution d'Octobre. Il
a utilisé son temps à l'écart de l'action pour reprendre
et élargir ses notes sur la théorie de l'État, déjà énoncée
dans les Thèses d'avril.
Dans L'État et la révolution, Lénine convoque les
textes de Marx et d'Engels sur la Commune de Paris.
Il les utilise pour combattre les opportunistes de
droite, les chefs de la IIe Internationale qui soutiennent
la guerre en cours. Il réduit au minimum les
divergences entre anarchistes et marxistes : non, le
marxisme n'est pas un étatisme, il vise au contraire au
dépérissement de l'État - avec une phase de transition, la
dictature du prolétariat, dont la Commune parisienne
est un moment paradigmatique.
Pour reprendre la formule de Marx à propos de Hegel,
Lénine est aujourd'hui traité «en chien crevé». Dans
sa présentation, Laurent Lévy montre ce que cette
pensée politique garde d'original et d'actuel.
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