L'estampe, un art pour tous

En 1967, Jacques Putman lançait le concept de l'estampe originale à coût
très mesuré, produite dès la première édition par des artistes de renom
- Pierre Alechinsky, Wifredo Lam, Matta, Jean Messagier, Reinhoud, Bram
van Velde -, et commercialisée dans les grands magasins Prisunic. Les éditions
successives de ces révolutionnaires Suites Prisunic (1967-1972), tirées
à 300 épreuves et vendues 100 francs, accueillirent des oeuvres d'Arman,
Christo, Pierre Courtin, Asger Jorn, Niki de Saint-Phalle, Pierre Tal Coat, Jean
Tinguely, et s'ouvrirent également au multiple, soit à la sculpture.

En 1976, Catherine Béraud rejoignit Jacques Putman. Sous d'autres formes,
mais avec une vitalité renouvelée, leur activité éditoriale se poursuivit plus
de trente ans, au-delà même de la disparition de Jacques, en 1994, pour
nous offrir aujourd'hui le panorama d'un pan entier de la modernité.

Geneviève Asse, Georg Baselitz, Stéphane Bordarier, Pierre Buraglio,
Balthasar Burkhard, Alain Clément, Tony Cragg, Urs Lüthi, Markus Raetz,
Sophie Ristelhueber, Georges Rousse, Gérard Traquandi, Claude Viallat... :
plus de quarante-cinq artistes ont été défendus par Catherine et Jacques
Putman, dont la personnalité et le goût marquèrent fortement la production
éditoriale française de la fin du XX^e et du début du XXI^e siècle.

Nourrie d'amitiés et d'échanges avec les plus grands comme avec des
imprimeurs d'une vraie exigence, ne reniant jamais les techniques les plus
anciennes tout en explorant volontiers à leur heure les outils numériques
les plus nouveaux, cette aventure prolongée jusqu'à la mort de Catherine
Putman, en 2009, témoigne de ce qu'est aujourd'hui ce métier étroitement
lié aux nécessités de la création.