« Napoléon était penseur, et ses idées profondes, judicieuses, exprimées en peu de mots, avaient toujours la forme simple et incisive d’un apophtegme.
On trouvera dans ses pensées et dans ses maximes, son esprit et son caractère.
Napoléon est peut-être trop près de nous pour être jugé sans partialité.
Nous ne sommes pas encore pour lui la postérité, parce que beaucoup d’entre nous ont vécu avec lui.
Toutefois sa carrière est terminée, et on ne pourrait pas nous dire, avec son compatriote Paoli :
“Ne prodiguez ni les éloges ni les statues à un homme qui n’a pas fini sa carrière.”
Nous ne prétendons pas le juger, mais le peindre, ou plutôt le laisser se peindre lui-même.
On se souvient que J.-J. Rousseau disait, en parlant de la Corse (Contrat social, liv. II, chap. 10) : « J’ai quelque pressentiment qu’un jour cette petite ile étonnera l’Europe. » Il ne se doutait pas que Bonaparte en sortirait pour étonner l’univers.
L’homme extraordinaire qui a exécuté tant et de si grandes choses, qui s’est élevé à une hauteur si prodigieuse, et qui a dominé le monde par la puissance de son génie, ne pouvait ni penser ni parler comme le vulgaire.
En lisant les phrases brèves et expressives qu’il a jetées sur tant de sujets divers, on croira converser avec lui. On y trouvera le cachet de cet esprit vif et pénétrant qui le distinguait. On comprendra mieux ses actions quand on connaîtra ses paroles, et surtout celles qui sont sans apprêt, et qui semblent être nées aussi rapidement que la pensée. »
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.