
Malgré un héritage prestigieux,
l'espace intellectuel européen
peine à émerger. Les obstacles à sa
formation s'inscrivent dans l'histoire de la constitution
des États-nations, qui a désintégré la communauté
savante européenne. Oscillant entre particularismes et
universalisme, l'espace de la culture lettrée se différencie
alors aussi entre un pôle littéraire ancré dans la
tradition humaniste et un pôle scientifique vers lequel
se tournent les sciences sociales naissantes.
Cet ouvrage propose un état des lieux et une
réflexion sur cette histoire, marquée par l'essor des
professions intellectuelles, la division du travail d'expertise,
la circulation des oeuvres et des modèles,
l'émergence de la figure de l'intellectuel engagé, la
compétition entre États-nations, la mise en place de
la coopération intellectuelle internationale, les mobilisations
politiques transnationales (lutte antifasciste,
Mai 68) et, plus récemment, la mondialisation. Il réunit
des historiens de la culture et de la littérature, des
sociologues et des politistes des différents pays dans
une démarche pluridisciplinaire, qui articule comparaison
et étude des échanges, méthodes quantitatives
et qualitatives. Les échelles varient de la longue durée
- la formation d'un espace européen de la connaissance
- au temps court de l'événement - Mai 68 -, en
passant par les processus à moyen terme, tels que la
transformation des champs intellectuels en Europe du
XIXe siècle au XXIe, leur internationalisation, l'évolution
des relations culturelles.
Véritable défi pour la recherche historique,
l'étude de cet héritage et sa réévaluation représentent
aussi un enjeu culturel et politique pour l'avenir de la
construction européenne.
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