La Grèce ancienne
2. L'espace et le temps
«Il n'était pas écrit dans les astres que nous nous rencontrerions,
Jean-Pierre Vernant et moi, et qu'une part de
notre oeuvre deviendrait commune. Pour que la rencontre se
fasse, il fallait que le philosophe (lui) rompe avec l'idée qu'il
existe des catégories abstraites : l'espace, le temps, il fallait
que l'historien (moi) recherche les chemins d'une autonomie
de l'histoire intellectuelle.
Où se situait le terrain de la rencontre ? Très précisément,
je crois, au niveau du politique. Il s'agissait pour lui
de montrer que la science grecque (l'astronomie par
exemple) était, comme la raison grecque dans son ensemble,
"fille de la cité". Il s'agissait pour moi de prouver que la
Grèce n'avait pas été enfermée, comme les sociétés dites primitives
décrites par Mircea Eliade, dans l'éternel retour d'un
cycle. Un temps linéaire avait existé, au Ve siècle singulièrement.
Il exprimait l'affranchissement de la cité par rapport
à la nature, aux dieux et aux rois de l'Orient.
Ainsi commença, il y a plus de trente ans, un dialogue
sur l'espace et le temps, dont les sept articles ici réunis
portent témoignage.» P. V.-N.
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