Tu ne marches pas tu creuses, tournes et retournes
sur ta langue des mots vieillis, retrouves au hasard
des rues des endroits qui ressemblent à ceux qui t'ont
amené là. Tu prends des virages à répétition comme
on tourne un mot dans sa bouche jusqu'à l'user pour
qu'il perde son sens, qu'il devienne étranger, vide tout
à fait, écorcé de sa peau de souvenirs.
Un homme déambule dans une ville et
voit plus qu'il n'observe. Murs, maisons,
rues, perspectives défilent en un long
travelling visuel et sensoriel qui nous
plonge au plus profond des surfaces familières
de la ville, des matières, des flux
mécaniques ou humains qui l'habitent.
Dans ce flot incessant, un seul point de
vue, celui du personnage que l'on sent à
l'abandon et pour qui l'errance semble la
seule attache au monde.
Les images de Gilles Balmet jouent entre
le microscopique et le satellitaire, entre
processus et expressivité, mais peut-être
ne sont-elle faites que de matière picturale,
brute et intense pour dire autrement
cette parabole qui pointe l'inhumanité de
notre société et des villes qui en sont
l'incarnation.
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