Kertész, Man Ray, Krull..., les noms des photographes de l'Ecole de Paris nous sont familiers mais que savons-nous des conditions dans lesquelles leur oeuvre s'est développée ? Au-delà des photographes les plus connus de la période de l'Entre-deux-guerres, Françoise Denoyelle propose une analyse globale des conditions techniques, économiques, sociales, culturelles et artistiques dans lesquelles la photographie, et sa reproduction sur le papier, se sont développées. Des secteurs nouveaux - information, publicité, mode - offrent de multiples opportunités, un marché, d'abord artisanal, se structure, des agences photographiques voient le jour, quelques studios se spécialisent dans la publicité ou la mode, des photographes indépendants travaillent au gré des commandes. Quelles sont les demandes des clients, les attentes du public et les différentes formes de concurrence qui limitent étroitement l'initiative des professionnels ? Derrière des impératifs techniques et économiques, les principaux acheteurs - journaux, offices publicitaires - cachent souvent une vision conservatrice ou pour le moins peu innovante. La photographie pénètre lentement la presse quotidienne, la publicité et la mode. Quelques belles exceptions, quelques revues phares ne doivent pas occulter l'ensemble du marché. Replacés dans ce contexte, les travaux de l'Ecole de Paris prennent un tout autre relief, leur caractère audacieux en est renforcé. Et ce n'est pas l'un des moindres paradoxes que, dans une société encore si fortement repliée sur elle-même et pourtant si accueillante aux étrangers de talent. Paris soit devenue la capitale mondiale de la photographie.
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