«Agrégat composé d'éléments très hétéroclites et disparates»,
l'aide internationale pâtit depuis plusieurs années d'un dispositif
de pilotage et de suivi fragmenté et d'un «saucissonnage» qui en
diminuent l'efficacité. Depuis le sommet du Millénaire, un large débat
s'est instauré dans le domaine de la santé sur la coordination de
l'aide. Celle-ci s'est imposée comme un vade-mecum qui permettrait
d'éviter la dispersion des efforts, l'harmonisation des actions et la
recherche d'une meilleure synergie dans l'aide au développement.
Mais pourquoi, après les conférences de Rome, Paris, Accra, Busan
et Mexico sur le financement du développement, la coordination
tant souhaitée ne s'est-elle pas encore matérialisée au sein des
mécanismes existants ? Pourquoi les arrangements institutionnels
vont-ils dans le sens contraire d'une architecture plus rationnelle de
l'aide et d'une sélection d'instruments optimaux d'action avec une
définition précise des rôles des différents acteurs ?
Ce livre vient répondre à des questions complexes qui ont été peu
explorées dans la littérature sur l'aide au développement. À partir
du prisme théorique de l'institutionnalisme centré sur les acteurs,
les auteurs démontrent qu'il est malheureusement impossible, voire
illusoire de réaliser une coordination efficace de l'aide impliquant
l'ensemble des donateurs en raison de l'existence des conflits de
préférences, difficilement solubles.
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