Les textes qui composent ce volume envisagent la trace en tant que marque, passage, questionnement du lieu et de l'origine, regard sur le passé qui travaille le présent, effet de survivance. Ils témoignent d'une épaisseur de la trace, de l'irréductibilité de la mémoire, du phénomène de mutations. La trace est considérée ici comme une sorte de lien entre le passé, le présent et le devenir ; elle donne lieu à un questionnement sur le temps et le geste, sur l'acte et le vestige, sur l'indice et l'absence.
Mais la trace est aussi un parcours, une piste à frayer dans un environnement donné. Tracer c'est ouvrir une voie, une brèche. Aux Antilles, une tracée est un sentier, une voie rudimentaire qui a été défrichée dans la forêt. Cette tracée frayée par les Nègres marrons en fuite était aussi le chemin de la liberté, le sentier de la révolte.
La trace a de plus une pensée ; pensée qui selon Edouard Glissant prend en charge l'imprévisible, considéré comme une valeur ajoutée. La trace est le nouveau, la divagation, l'errance...
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