Le poisson rouge s'appelle Yorick et la petite
chatte Montaigne Michelle. Leur maîtresse se promène
avec une édition trilingue de la Métaphysique d'Aristote,
prépare une thèse sur la violence comme partie
intégrante de la culture et cherche désespérément à
séduire son professeur de philosophie en revisitant
son extravagante Théorie des Transmissions Moïques,
empruntée à un anthropologue imaginaire du XIXe siècle.
Chemin faisant, elle expérimente auprès d'un
ex-guérillero la transformation des thèses marxistes-léninistes
en happening coïtal.
Parallèlement, le couple de laiderons formé par la
petite K. et le blogueur Pabst cherche son identité en
pratiquant le sexe comme on fait de la gymnastique
et en s'essayant à tout ce que peut procurer le Buenos
Aires branché des années 2000 : kétamine, fêtes
gothiques dans des synagogues désaffectées,
war games, hacking.
Il se dégage de ce roman iconoclaste et très
provocateur un charme vénéneux. Délirant, drôle
et d'une érudition philosophique volontairement
embrouillée par l'usage effréné de Google, il met
en scène un «esprit du temps» avec une étonnante
inventivité. Entre guerre du verbe et guerre du sexe,
Les Théories sauvages pourrait bien être une
anthropologie extravagante du chaos contemporain.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.