Les théories de l'histoire face à la mondialisation
Nul n'ignore aujourd'hui le déclin des grands récits. Le refus des philosophies de l'Histoire, et plus généralement de toute entreprise visant à dévoiler le sens général de l'évolution humaine, semble consommé. Des philosophies dites de la différence au postmodernisme, de l'école de la Nouvelle Histoire à la microhistoire, la fin du XXe siècle aura été l'occasion d'achever le démantèlement de ces visions universalisantes.
Pourtant, il est permis de se demander dans quelle mesure cette évacuation est un gage de lucidité. La division du métier d'historien en une multiplicité d'approches locales, la parcellisation généralisée des sciences humaines et sociales, la fragmentation de la philosophie en zones séparées ne témoignent-elles pas d'un vide théorique plutôt que d'un modèle satisfaisant ? C'est ce vide théorique que nous entendons mettre en valeur, tant du point de vue de ses conséquences épistémologiques (l'incapacité à penser l'enchevêtrement des différents niveaux de la réalité humaine) que du point de vue de ses implications politiques (l'impossibilité pour l'imaginaire collectif de s'extraire du monopole idéologique accompagnant la période de ladite mondialisation). Et c'est ce vide théorique que nous espérons combler en produisant une théorie de l'Histoire capable de réunifier le champ éclaté des sciences humaines tout en respectant l'ouverture constitutive du processus historique. Une théorie dont la pertinence expérimentale permettrait en premier lieu d'appréhender la mondialisation par-delà la mythologie à laquelle celle-ci a pu donner lieu.
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