Un autre usage de la fiction
Avec Les Surhommes, nous sommes en présence d'un ouvrage très singulier dans l'oeuvre de Han Ryner. Car il s'agit, ici, de recourir à l'anticipation et au merveilleux pour décrire, de la manière la plus originale qui soit, un monde « possible », disant d'un avenir lointain ce qu'est le monde d'aujourd'hui.
Le ressort narratif peut en paraître simple. Une catastrophe soudaine a introduit une rupture dans l'histoire de l'humanité. Nous en découvrons les signes avant-coureurs à travers la réunion, sacerdotale et rituelle, de certains initiés, les hexagrammistes. Cherchant à adopter une ligne commune, ils se divisent toutefois quand ils expriment leurs souhaits, dans la préparation d'une future incarnation...
D'un bond, nous rejoignons ensuite l'univers de nos très lointains descendants, aux aptitudes très diverses, leur ayant conduits à constituer un système de castes d'une absolue rigidité.
L'humanité - du moins celle ayant conservé notre image - se trouve réduite en esclavage, profondément soumise à des prêtres. Ses membres consacrent leur vie au dur labeur et à la louange de leurs dieux, les suréléphants, qui vivent dans le luxe d'une cour orientale.
D'autres vivants, devenus immortels, se cachent dans des cavernes souterraines, tremblant à l'idée d'une possible catastrophe qui les dépouillerait de l'unique élément constituant leur identité : cette immortalité les empêchant de vivre...
Seule alternative possible à ce monde de pouvoir tyrannique et de guerres répétées, les Suranges, être ailés qui ont fait le choix de l'amour...
Pierre-Yves Ruff.
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