Les stèles de l'an 3 d'Aspelta
La découverte fragment après fragment, entre 1999 et 2007, d'une stèle de l'an 3 d'Aspelta sur le site de Doukki Gel (Pnoubs), à un kilomètre au nord de Kerma, commence comme une enquête archéologique pour s'achever en enquête policière. En effet, le plus grand fragment a été saisi chez un Soudanais qui avait envoyé une copie du texte au musée de Khartoum afin de connaître la valeur éventuelle du monument. Cinq fragments correspondant à l'essentiel de la partie supérieure et médiane de la stèle et deux petits fragments du bord inférieur ont ainsi pu être assemblés.
Le nombre de monuments napatéens inscrits étant jusqu'à présent particulièrement restreint, toute nouvelle découverte susceptible d'éclairer cette période, où les souverains kouchites cessent de régner sur l'Égypte avec laquelle ils prennent des distances politiques tout en conservant des liens culturels étroits, est naturellement la bienvenue.
La date gravée en tête de l'inscription - l'an 3, le 1er mois de l'hiver, le 12e jour - se situe 20 jours après celle que l'on peut lire sur la stèle C 257 du musée du Louvre (E 6209) - l'an 3, le 3e mois de la saison akhet> le 22e jour - qui provient de Sanam, en aval de la quatrième cataracte. Cette dernière commémore la venue dans le temple de l'Amon-Rê taureau de la Nubie, d'une délégation envoyée par le souverain pour le remplacement de la joueuse de sistre du temple.
La lecture du texte de la stèle de Doukki Gel a permis d'établir que s'y trouve mentionnée la majorité des personnages qui composaient la délégation de celle de Sanam, bien que d'importantes différences de rédaction existent entre les deux textes. La comparaison des deux inscriptions permet de mettre en évidence certaines des règles orthographiques suivies par chacun des deux scribes, l'un de formation égyptienne, l'autre relevant déjà d'une culture distincte que la stèle de Doukki Gel contribue à révéler.
The aspelta steles of year III
A new stèle dated Year III of Aspelta was discovered one fragment after another between 1999 and 2007 on the site of Dukki Gel (Pnubs), one kilomètre north of Kerma. What started as archaeological research turned into a police investigation when the largest fragment was confiscated from a Sudanese man who had sent a copy of the text to the Museum of Khartoum to enquire about the potential commercial value of the object in his possession.
Five fragments constituting the main part of the upper and médian sections of the stele could thus be reassembled, along with two fragments of the lower rim.
The scarce number of Napatean inscribed monuments known to us makes every new discovery likely to shed entirely new light on this very specific period when the Kushite kings ceased to rule over Egypt but kept close cultural relationships with it beyond the now interrupted political links. The date of the stèle - Year III, 1st month of Winter, the 12th day - places it twenty days after the stèle from. Sanam, downstream of the 4th cataract, now in the Louvre Museum (C 257 = E 6209) which is dated Year III, 3rd month of the akhet season, the 22nd day. The latter commemorated the visit to the temple of Amun-Ra Bull of Nubia by a délégation sent by the king to replace the sistrum player of the temple.
Reading the inscription of stele from Dukki Gel shows that most members of the delegation of the Sanam stele are still mentioned here, although important redactional discrepancies are to be found between the two texts. A comparison of the two inscriptions lets us establish certain orthographic rules followed by the scribe of each stele, one with an Egyptian training while the other one seems to have been influenced by a specifie local culture, which the Dukki Gel stele contributes to reveal.
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