«La taïga sibérienne est de loin la plus grande forêt du monde
puisqu'elle représente le tiers de la surface boisée de la planète et
par là même demeure une des principales réserves d'oxygène de
la biosphère. En Sibérie, elle occupe une bande de 1 000 km de large
sur 5 000 km de long. Les pins, les mélèzes, les cèdres et les bouleaux
se succèdent inlassablement et quand on regarde à travers la vitre
du train, on a parfois l'impression de voir défiler le plus long
code-barre du monde. C'est à mourir d'ennui et bizarrement, on n'en
meurt pas.»
On dit que le Transsibérien est un train de légende. À mon sens, c'est
plutôt un train de réalités, passées ou présentes, avec une histoire
faite de sang et de larmes, avec des voyageurs en chair et en os.
De Brest à Vladivostok, c'est-à-dire des deux points les plus opposés
de l'Eurasie, via Moscou, la ville aux mille surprises, mon périple
n'aura duré qu'une quinzaine de jours. Quinze jours à travers la
Sibérie au coeur de l'hiver le plus cinglant. À mourir de froid et
pourtant, je n'en ai ramené que de la chaleur.
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