Les 12 et 13 décembre 1983, le Centre de rencontres de Sommières accueillait une trentaine de chercheurs représentant la grande majorité des équipes aidées par le ministère de la Culture sur un thème de l’appel d’offres lancé en 1982 par le conseil du Patrimoine ethnologique : les savoirs naturalistes populaires. Bien que bénéficiant des apports considérables des travaux des folkloristes, de l’école structuraliste et de la "nouvelle ethnologie" anglo-saxonne, les travaux menés autour des modes de perception et d’utilisation du milieu naturel ont connu en France un développement récent marqué par deux courants importants : le lancement dans les années 70 de programmes de recherche pluridisciplinaires associant sciences de la nature et sciences humaines (programme PIREN - programme interdisciplinaire de recherche en environnement -, ATP du C.N.R.S. - action thématique programmée - etc.), la création de nouvelles structures de protection et de gestion des milieux naturels comme les parcs nationaux ou naturels régionaux. C’est à cette époque que se développent grâce, en particulier, au Laboratoire d’ethnobotanique et d’ethnozoologie du Museum national d’histoire naturelle, des recherches nouvelles sur les relations milieu/société qui intègrent les apports de différentes disciplines comme l’ethnologie et l’écologie. De leur côté les parcs mettent en place, souvent autour d’écomusées ou de conservatoires génétiques, des opérations d’inventaire, de conservation, de revalorisation des savoirs traditionnels liés au milieu naturel. Les aménageurs prennent en effet conscience que l’érosion des savoirs naturalistes, la disparition d’un matériel végétal ou animal adapté, peuvent provoquer des déséquilibres dans le fonctionnement des écosystèmes.
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