Révolte indienne...
À cette évocation, plusieurs images hétéroclites viennent immédiatement à l'esprit : la photographie du chef apache Geronimo posant avec un fusil en 1887, une image en gloire du grand leader néo-inca Tupac Amaru II dans un manuel d'Histoire du Pérou, ou le passe-montagne du sous-commandant Marcos et des insurgés mayas du Chiapas en 1994. Les mouvements recouverts par de telles images ont pourtant peu à voir les uns avec les autres. Ce livre vise à déjouer le piège des mots : l'accusation de « révolte » ou de « rébellion » était le plus souvent une arme rhétorique du pouvoir destinée à disqualifier et à niveler en le criminalisant tout mouvement de contestation de l'ordre colonial. Les textes réunis dans ce volume, qui confrontent les Amériques espagnole et française du XVIe siècle à nos jours, cherchent au contraire à restituer les logiques politiques des principaux intéressés. Ils visent en quelque sorte à rendre la parole aux « révoltés » pour reconstruire chacun des soulèvements, des guerres, des insurrections ou des résistances, masqués par une catégorie trop vague et surdéterminée.
Christophe Giudicelli est professeur d'histoire et de civilisation latino-américaine à Sorbonne Université et actuellement directeur du Centre Franco-Argentin des Hautes Études en Sciences Humaines et Sociales de l'université de Buenos Aires.
Gilles Havard, auteur notamment d'Histoire des coureurs de bois (Les Indes Savantes, 2016) et de L'Amérique fantôme (Flammarion, 2019), est directeur de recherche au CNRS.
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