Pourquoi revisiter la vieille question des relations villes campagnes alors que celle-ci suscite le plus souvent l'indifférence du politique comme de la plupart des scientifiques qui la considère obsolète et ce, malgré l'effort récurrent des ruraux pour dénoncer leur existence d'« oubliés » ? Tel est l'enjeu de cette sélection d'articles de Nicole Mathieu : faire partager au lecteur l'intérêt heuristique qu'il y a à interroger, au fil du temps, ce qui fait distinction entre le rural et l'urbain dans les représentations sociales comme dans les faits ; l'intérêt aussi de se demander comment sont estimées et qualifiées leurs relations. Les textes que rassemble cet ouvrage déroulent leur analyse depuis le début des Trente Glorieuses jusqu'à la deuxième décennie « multi-crises » du XXIe siècle. L'hypothèse d'une effectivité du poids des idéologies politiques dominantes sur la manière de gérer les territoires est confirmée. Suivre sur une longue période ces représentations sociales met en évidence leur variabilité dans le temps et l'espace liée aux variations de contenu et de valeur accordées aux mots de « ville » et de « campagne » ainsi qu'à ceux qui leur sont associés ou opposés : « nature » et « agriculture ». Il permet de comprendre le rapport entre temps passé, présent voire futur, et dynamiques des sociétés et des territoires. Les rapports entre le rural et l'urbain renvoient à la diversité locale, régionale et nationale des cultures de la nature et des modes d'habiter des sociétés européennes. La mondialisation tend à effacer ces particularités pourtant résurgentes et/ou résistantes à l'uniformisation quand elles émanent des sociétés locales et des individus soucieux de participer à la construction de lieux de vie durables qu'ils soient ruraux ou urbains.
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