Plus de cinquante ans après leur arrivée au Liban, la moitié des réfugiés palestiniens vivent toujours dans des camps. Ils forment l’une des communautés de la diaspora dont l’avenir est le plus problématique. À la fois acteurs et victimes des guerres qui ont déchiré le Liban de 1975 à 1990, ils ont subi des exodes internes successifs qui se sont soldés, pour près de 100 000 d’entre eux, par un nouvel exil toujours plus lointain. Mais, au-delà des fractures politiques et des effets de la guerre civile, comment penser la présence palestinienne au Liban aujourd’hui ? Que dire de la pérennisation des camps dans cette région traversée de crises géopolitiques ? Comment déchiffrer l’émigration d’un nombre croissant de réfugiés vers de nouveaux pôles, comme l’Europe ou l’Amérique du Nord ? Comment donner sens à ces migrations sans recourir enfin à une réflexion plus globale autour du statut de réfugié ? Car si les contours d’un futur État palestinien se dessinent avec difficulté dix ans après la mise en place des accords d’Oslo, la question des réfugiés est le plus souvent reléguée au second plan, derrière celle de l’édification d’un État indépendant. Ainsi les réfugiés se trouvent-ils marginalisés de facto. À travers les Palestiniens du Liban et leur dynamique migratoire actuelle, ce sont bien les questions du retour, de l’installation et du redéploiement spatial d’une diaspora de réfugiés qui sont ici posées.
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