Pendant une douzaine d’années, de 1952 à 1963, André Glory a travaillé à Lascaux, pour calquer les gravures pariétales, assister aux travaux de terrassement qui excavaient tous les sols, examiner les tonnes de déblais extraites de la galerie du Puits, fouiller une étroite banquette de sédiments, au fond de cette galerie. Ses conditions de travail ont été souvent éprouvantes. Les travaux de climatisation de 1957-1958 ont saccagé le sol de la caverne et dispersé les vestiges archéologiques. Cette ventilation polluante est à l’origine de la fermeture définitive de Lascaux en avril 1963, juste avant la fin des recherches d’André Glory. Il était donc le seul à avoir étudié sur place à la fois la décoration rupestre de Lascaux et son archéologie, si riche. À la demande d’André Leroi-Gourhan, André Glory devait présenter les résultats de ses travaux dans Gallia. En juillet 1966, l’abbé se tuait dans un accident de la route. Ses manuscrits et les objets qu’il avait mis de côté n’étaient pas retrouvés. Il ne laissait derrière lui que quelques courtes publications préliminaires, des dessins et des clichés des coupes stratigraphiques, des rapports intermédiaires, et, heureusement, la quasi-totalité des calques des gravures, assortis de leur inventaire. La richesse artistique de Lascaux et le besoin de connaître son contexte archéologique ont conduit Arlette Leroi-Gourhan à réunir une équipe pluridisciplinaire avec un but : exposer ce que l’on savait alors des résultats obtenus par André Glory. Ce fut Lascaux inconnu (XIIe supplément à Gallia Préhistoire), publié en 1979. C’est bien plus tard que le « trésor » de l’abbé Glory allait réapparaître. Une valise, remplie de calques et de dossiers, est retrouvée à Saintes en 1987. Surtout divers objets – pièces précieuses ou simples objets de collection – et de nombreux papiers d’André Glory sont enfin dénichés en 1998 au Bugue (Dordogne). Parmi eux, l’étude consacrée à Lascaux, le précieux manuscrit perdu depuis plus de trente ans, et les documents complémentaires permettant de reconstituer les chapitres non encore rédigés. Ce dossier fait l’objet de la présente publication. Le déchiffrement du manuscrit a été mené à bien par Brigitte et Gilles Delluc. Ce travail n’a pas été aisé, tant sur le plan de la graphie que sur celui de la structure même du texte. Ce mémoire est essentiel. Grâce à ce Lascaux d’André Glory, la connaissance de l’archéologie de la grotte s’enrichit enfin de la seule publication d’ensemble de l’archéologue lui-même. De nombreuses informations sont d’un intérêt majeur. Il a tout noté durant ses années de recherches. Son Lascaux fourmille d’informations inédites. En voici les principales : l’analyse des coupes stratigraphiques, étudiées lors des terrassements, n’était connue que par des dessins et quelques notes ; les petites fouilles pratiquées par André Glory (comme celle du Gour du Cerf dans le Passage) étaient demeurées inédites ; on ne savait pas d’où provenait un grand nombre d’objets : certains avaient été exhumés par André Glory lui-même, d’autres par des personnes dont il avait pu recueillir le témoignage ; bien plus, l’heureuse découverte du Bugue a permis de retrouver et d’étudier toutes les pièces qu’il avait conservées par-devers lui pour accompagner son Lascaux. Le matériel osseux et la faune ont donné lieu à deux études complémentaires, conduites respectivement par Christiane Leroy-Prost et par Astrid Vannoorenberghe. Ces travaux sont présentés ici. La présente publication ne fait pas double emploi avec Lascaux inconnu. Les chapitres très étoffés de ce gros ouvrage viennent éclairer le Lascaux d’André Glory. Celui-ci, à son tour, vient compléter et mieux structurer encore l’ouvrage pluridisciplinaire dirigé par Arlette Leroi-Gourhan.
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