Se tisse brin à brin ma journée d'émotions et d'écriture autour de ce qui nous tient le plus à coeur : vivre encore, aimer encore et tenir serré sur les genoux le panier de pâquerettes pendant que la barque file vers les rapides. Elle se retournera, on le sait, et le panier aussi et les pâquerettes s'éparpilleront et descendront vers la mer. En les voyant de haut, la colombe, saisie de tristesse, laissera-t-elle tomber son rameau d'olivier ? Peut-être. Mais nous sommes là encore pour l'imaginer et la pensée peut s'éparpiller elle aussi, paresseuse comme un nuage qui se défait (le soleil n'est donc pas loin) ou bien tomber aussi dure et coupante comme un caillou dans l'eau - et tant qu'on fait des ronds bordés de nos colliers de fleurs, ou d'écume, ou de perles, ou de larmes, tout va - ce n'est pas - c'était - ce fut - mais c'est là en ce moment les eaux qui se mélangent pour porter les fleurs avec les débris de nos vies. Ça tourne encore, n'est-ce pas ? Vous écrivez un poème. D'autres aussi le font, je les reçois. Je tends parfois le tablier de petite fille, le chapeau de paille, le panier... Ils se remplissent. Aurez-vous bientôt des cerises dans votre verger ?
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