Thérèse Martin, en religion Thérèse de l'Enfant-Jésus, morte à
24 ans le 30 septembre 1897, a laissé des manuscrits et des
«paroles» que le carmel de Lisieux a fait connaître dans l'Histoire
d'une âme : cette rapide publication, en octobre 1898, allait
déclencher une impressionnante ferveur populaire et révéler une
spiritualité nouvelle, consacrée en 1997 par le titre de docteur de
l'Église.
Or la première réception de ce livre hors norme, réédité
jusqu'en 1955, n'avait jamais été étudiée. L'enquête minutieuse de
l'auteur permet de la suivre en trois temps distincts. Les deux
premiers, très ciblés, portent sur les «lecteurs-commentateurs»
des tout débuts (1898-1900), comme son préfacier le P. Madelaine,
et sur les dépositions significatives du procès diocésain (1910-1911).
Le troisième, plus ample, part de la profusion des
témoignages avant-guerre, pour aboutir à la faveur des papes
Benoît XV et Pie XI (1921-1925) en passant par le débat renouvelé
sur l'actualité de la mystique.
Dans ce vaste cortège d'hommes et de femmes, à côté de figures
connues, tels Marc Sangnier ou l'abbé Bremond, on rencontre par
centaines des oubliés, voire des inconnus, laïques, clercs, et
souvent religieux ; on y entend les carmélites, premières
destinataires de l'Histoire d'une âme, des doctes comme le jésuite
Auriault, des spirituels comme le trappiste dom Lehodey.
Saisissant portrait collectif, qui prend sens dans un paysage
religieux en plein bouleversement : exil des congrégations,
Séparation, crise moderniste, Première Guerre mondiale,
nouvelles perspectives missionnaires.
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