La presse va mal en France parce que les patrons du
CAC 40 ont mis la main dessus : telle est l'idée centrale de
ce livre. À la Libération, on ne parlait que de mettre les
journaux à l'abri des puissances d'argent, de protéger
leur indépendance. Mais au fil des années, cette louable
ambition s'est effilochée. Aujourd'hui, les Arnault,
les Dassault les Pigasse, les Lagardère, les Pinault, les
Bolloré et autres seigneurs contrôlent la presse nationale
via leurs holdings aussi opaques que rémunératrices.
Jean Stern, homme de presse s'il en est, montre comment
les "journalistes-managers" - July, Colombani - ont
conduit Libération et Le Monde à leur perte avant d'en
être éjectés sans égard. Comment les journaux qui perdent
de l'argent permettent aux patrons de payer moins
d'impôts ? Comment les divers "conseils de surveillance",
"chartes d'indépendance" et autres gadgets n'empêchent
nullement les patrons de pressurer les rédactions
en exigeant des économies ?
Les journaux finiront-ils en "fermes de contenus" où des
pigistes à domicile rédigeront des "articles" à la chaîne
adaptés aux algorithmes des moteurs de recherche ?
C'est ce que l'on peut craindre si l'on laisse faire le capitalisme
déchaîné.
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