Jouant un rôle essentiel dans la structuration et le fonctionnement du système
politique, les partis français sont à bien des égards atypiques et énigmatiques.
En raison de leur apparition tardive, de l'organisation labile et de la faiblesse du
nombre d'adhérents de la plupart d'entre eux, mais aussi de la variété des
formes qu'ils prennent, de la diversité des mécanismes de fonctionnement qu'ils
adoptent et du militantisme qu'ils suscitent, ils s'écartent des typologies des
formes partisanes et des théories de leur succession avancées par la science
politique comparée. Partant de l'idée de M. Weber selon laquelle les partis ont
pour but de procurer à leur chef le pouvoir et à leurs militants des chances
- idéales ou matérielles - de poursuivre des buts objectifs, croisée avec celle de
J. Schumpeter qui les envisage comme des entreprises en compétition pour la
direction politique opérant sur les votes des électeurs, cet ouvrage montre qu'ils
sont moins étranges qu'il n'y paraît. En retraçant l'histoire des propriétés des
marchés politiques sur lesquels ils sont en concurrence et celles des opérateurs
politiques, il s'attache à dégager les logiques de construction et de
déconstruction des entreprises partisanes, à rendre compte de la diversité de
leurs formes organisationnelles et à comprendre les propriétés des systèmes de
partis qu'elles constituent. Après avoir étudié la genèse et la structuration des
partis et du système des partis sous les IIIe et IVe Républiques, il examine les
restructurations intervenues sous la Ve République, liées à l'adoption de
nouvelles règles du jeu politique, aux changements des comportements du
personnel politique et des électeurs, et à l'introduction d'un mécanisme de
financement public qui a modifié leur condition économique.
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