Voici un essai sur la philosophie et sur la folie - sur la folie comme parente proche
de la philosophie ; sur la philosophie comme espèce de la folie. Être «fou», tant
pour le spécialiste de clinique mentale que pour n'importe lequel d'entre nous, c'est
croire des choses absolument fausses, ou en percevoir certaines qui n'existent tout
simplement pas. Mais bien des schizophrènes, ces fous par excellence, n'agissent
nullement comme s'ils prenaient leur délire pour la réalité. Dans ce travail, d'une
pénétration et d'une sensibilité exceptionnelles, Louis A. Sass fait voler en éclat nos
idées reçues sur le délire et la réalité. Comment ? En mettant en regard l'autobiographie
du «fou» le plus célèbre de l'histoire de la psychiatrie et de la psychanalyse, le
Président Daniel Paul Schreber, et les textes du philosophe - ou de l'antiphilosophe -
Ludwig Wittgenstein. Car quantité de «maladies intellectuelles» que Wittgenstein a
détectées en philosophie - le détachement à l'égard de la vie sociale, l'indifférence
aux enjeux pratiques, la pente à l'abstraction et à la concentration de la conscience
sur elle-même - présentent de troublantes affinités avec les symptômes classiques
de la schizophrénie. La schizophrénie, montre ainsi Louis A. Sass, pourrait bien être,
à cet égard, non la perte définitive de la raison, mais le point d'involution ultime sur
la trajectoire d'une conscience livrée aux savants paradoxes d'un solipsisme vécu.
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