Et si Les paradis artificiels, dans l'oeuvre de Baudelaire, en était le seul roman, le centre et le secret ?
Des limites intérieures de l'être, et comment les franchir. De l'énigme du cerveau et des hallucinations.
À preuve le dispositif narratif : non pas traduire De Quincey, mais partir de son histoire réelle (et écrite) pour en faire un personnage de l'ombre et de la nuit.
Bien sûr, le goût de l'interdit : Baudelaire, qui défend les peintres maudits dans ses Salons, mais bien en amont de la part la plus subversive des Fleurs du mal, a trouvé une figure équivalente à celle de Poe. Et c'est leurs propres expériences de poëtes, ici amplifiées, par le dérèglement des sens.
Alors c'est bien plus que le roman du haschisch : c'est la question posée du rapport à l'excès.
Fascinante déambulation dans la nuit de Londres et d'Oxford, fascinante analyse de l'ivresse dans la drogue, comme des tristes lendemains et de l'asservissement. Et fascinante question posée à ces phrases qui semblent, depuis l'expérience intérieure poussée à ses limites, surgir elles-mêmes de l'ombre la plus opaque.
Et tout cela par ce prodige de conteur, jouant des personnages et des voix, des livres, dans une des constructions en prose les plus hallucinatoires de tout le XIXe siècle.
FB
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