Le numéro 214 répond aux questions des membres de la Commission : arrivera-t-il à les convaincre de lui donner le statut de réfugié ? Doit-il travestir la vérité ou raconter le parcours dramatique qui l'a mené ici ?
De quel pays vient-il ? Pourquoi a-t-il dû fuir ? Comment est-il parvenu chez nous ?... Comme si les réponses étaient si simples...
Poussé par ceux qui l'ont accompagné dans son périple, il finit par choisir de parler vrai. Et c'est tout à coup une histoire à la fois singulière et si emblématique qui surgit de sa bouche : les cavaliers sanguinaires, l'ogre capitaliste, le serpent-passeur, les sirènes trompeuses, la forteresse métallique qui remplace la terre d'asile... et cette étrange maladie qui semble frapper certains exilés au point de les réduire à l'état d'ombres.
Avec un credo : qu'il est long et escarpé le chemin de ceux qui s'arrachent à leur terre pour trouver une vie meilleure !
La soeur : Sept mois qu'on est là à fabriquer des poupées. Ça pue la couleur et le vernis. Fait une chaleur étouffante. La nuit, mes bras continuent à travailler tout seuls. C'est crevant, mais faut pas s'évanouir. Si lu t'évanouis...
L'ogre : T'es pas une bonne ouvrière ! Ah Ah Ah !
Le frère : Tu peux aller aux toilettes, mais une seule fois par jour. Et une minute. Pas plus. Avec Je stress, souvent ça ne vient pas. Alors lu reviens bosser et tu finis par te pisser dessus. Si ça t'empèche de continuer...
L'ogre : T'es pas une bonne ouvrière ! Ah Ah Ah !
Le fanfaron : On a quatre lits pour huit personnes. On se relaye. Ceux qui travaillent ne dorment pas. Ceux qui dorment ne travaillent pas. Le plus dur quand tu vas te coucher, c'est rentrer dans la chaleur de l'autre. Tu ne te sens cite : toi nulle part. Faut tenir sinon...
L'ogre : T'es pas une bonne ouvrière ! Ah Ah Ah ! Et l'ogre, tu sais ce qu'il te fait si t'es pas une bonne ouvrière ? Tu sais ? Il te bouffe !
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