Les oiseaux
"Nous, on veut bien devenir des pigeons, on n'attend que ça, et pourtant, pas moyen d'y arriver ! (...) nous, garantis de bonne souche, la fine fleur des citoyens, alors même que personne ne prétendait nous éjecter, nous avons joué la fille de l'air et filé à toutes jambes loin du pays. Nous ne la détestons pas en elle-même, notre illustre cité, on ne peut pas lui reprocher de n'avoir pas en partage les atouts naturels de la grandeur et du bien-être, tout le monde y a libre accès au Trésor pour s'acquitter de ses amendes !"
Fatigués des tracas d'Athènes, Espéron et Copinon partent chez les oiseaux pour fonder avec eux la cité idéale, Coucouville-les-Nuées, entre les hommes, dont ils refoulent les émissaires, et les dieux, auxquels ils infligent un terrible blocus.
Libre, inventive, satirique, délirante, la pièce d'Aristophane - jouée en 414 av. J.-C. à l'occasion des Grandes Dionysies - n'a rien perdu de son éclat, que souligne cette nouvelle traduction de Claude Barousse : trente ans après celle de Victor-Henry Debidour, qui déjà rendait justice à la verve comique du dramaturge, elle pointe la capacité des traducteurs à inscrire les œuvres patrimoniales dans l'esprit de leur temps.
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