St Microelectronics, Thomson, Hewlett
Packard, Metaleurop... la litanie des délocalisations
semble ne jamais devoir s'interrompre...
Et chacun de chercher le coupable
idéal : les «avantages acquis» ; l'ouvrier chinois ;
l'État et sa fiscalité ; les patrons voyous ; les
fonds de pension anglo-saxons, etc.
Cet ouvrage propose une autre lecture. Il
démontre que les délocalisations participent
d'un processus plus général de réorganisation
des activités économiques à l'échelle mondiale,
au sein duquel le «déménagement» d'activités
vers les pays en développement pèse finalement
peu. Ce processus soumet l'ensemble des acteurs
à une triple dictature : dictature des coûts (où
l'on apprend que la question du coût du travail
n'est pas vraiment essentielle), dictature
financière (où l'on constate que le fonctionnement
des marchés financiers est loin d'être
rationnel) et dictature des compétences (où l'on
cerne les limites des politiques des pôles de
compétitivité). Les effets de cette triple dictature
sont ambivalents : elle est au coeur du processus
de création de richesses et d'emplois,
mais creuse aussi les inégalités spatiales et
sociales, au profit, pour l'essentiel, des détenteurs
du capital financier et de ressources spécifiques.
Inutile de rechercher les «méchants» de l'histoire,
car le problème est systémique, indissociable
des mutations du capitalisme dans une économie
mondialisée. Mais cela n'implique en rien
l'impuissance du politique. Si la dynamique du
capitalisme est contraignante, les façons de
répondre à la contrainte sont plurielles. C'est
encore et toujours aux politiques de proposer
les modèles alternatifs et aux citoyens de
manifester leur préférence par leurs votes et
leurs actions collectives. Le premier mérite de
cet ouvrage est de dresser l'inventaire rigoureux
des choix possibles.
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