Le temps viendra-t-il où le Congo surmontera la malédiction
de ses richesses ?
La dictature de Mobutu avait été un frein à l'exploitation du
cobalt, de l'or, du diamant : pour les prédateurs, il était urgent
d'ouvrir les immenses réserves congolaises aux prospecteurs
et aux aventuriers. Dans le même temps, les pays voisins
- Rwanda, Ouganda, Zimbabwe - rêvaient de bâtir leur développement
sur les ressources puisées chez leur voisin. Mais
Laurent-Désiré Kabila, le tombeur de Mobutu, qui aurait dû être
le fondé de pouvoir de ce vaste projet régional, ne tarda pas à
renier ses promesses. Telle fut la raison profonde de l'éclatement
du conflit. Depuis l'assassinat de Kabila, en janvier 2001, l'équation
a changé : au nom de l'ouverture, le pays s'est soumis aux
institutions financières internationales, les promesses d'assistance
se sont multipliées, les prédateurs ont subi de fortes pressions.
Car, après le 11 septembre, il importe que l'ordre règne dans
les banlieues du monde, et les grandes puissances - États-Unis,
France, Grande-Bretagne - s'y emploient. Mais si les rôles ont été
redistribués, si de nouveaux acteurs sont apparus, les ambitions
demeurent, et les intérêts des populations continuent de passer
au second plan. Les accords de paix de Sun City ont ouvert la
voie aux élections démocratiques, que le peuple congolais attendait
depuis si longtemps. Mais c'est une autre histoire qui s'est
imposée et que nous décode ici Colette Braeckman, jusqu'aux
derniers rebondissements de janvier 2009.
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