Février 2002 : Vincent Peillon clôturait les travaux de la plus longue
mission parlementaire de la Ve République, consacrée à la lutte contre le
blanchiment des capitaux en Europe. Qui, deux ans plus tard, a repris le
flambeau du travail accompli ? Personne.
Trois années consacrées à sillonner l'Europe des paradis fiscaux, judiciaires
et bancaires ; à interroger banquiers, policiers, juges, diplomates,
voyous, avocats, ministres ; à disséquer les systèmes financiers et les
méthodes de dissimulations que les États de «référence» - la France
pour Monaco ou la Grande-Bretagne pour Gibraltar - cautionnent par
leur complaisance.
L'affréteur du Prestige était installé dans le canton suisse de Zoug ; au
Luxembourg, la prospérité serait «un cadeau du ciel» ; à Monaco, les
juges font mentir les banquiers... À l'évidence, le capitalisme mondialisé
demeure un grand désordre que personne ne maîtrise. Paradis fiscaux,
sociétés écrans, entraves à la coopération judiciaire et policière : les
obstacles à la lutte contre la criminalité transnationale, la délinquance
financière et le blanchiment se portent bien.
Mai 2004 : dix nouveaux pays entrent dans l'Union européenne, dont
certains sont notoirement gangrenés par les mafias ou abritent des
sociétés écrans. Il est urgent de bâtir, dans le cadre européen et international,
un «nouvel ordre public». Si l'on en croit ce livre, incontestablement,
il y a du travail.
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